On the anthropogenic landscape

Combine form of ánthropos (greek), human, and –genic in relation to, produced buy. Relating to, or resulting from the influence of human beings on nature.

In his project “on the anthropogenic landscape”, Clément Verger questions the apparent wilderness of the landscapes that surround us. From its beginning mankind has shaped the land to suit its needs and desires, levelling coasts, planning forests, and carving valleys. But in today’s world, where “nature” becomes a recreational place, seen as an opposition to the urban living areas, the part of man in the shaping of the land tends to be ignored, yet its influence, direct or indirect, has spread to a global scale.
Using photography, Clément Verger aims to reveal the traces of human activities from antiquity to modern times, in what appears to us spontaneously as pristine and wild.
The dispositive of presentation of the photographs aims to transform our gaze on selected geographical locations, with a lecture on two levels. On the first level, the spectator is confronted to the image of a landscape that appears natural: a forest, a mountain, a lake... On the second one, the latter is invited to read the text associated with each location, and discovering information, historical, geographical, geological, or botanical backgrounds that expose the part of man in the creation of this illusory nature. The photograph replays only partially the illusion, in the purpose of offering a better questioning of it, by delivering clues that contradicts it and allows its deciphering.
Although using classical compositions, Clément Verger’s landscapes are represented as diptychs. The rupture at the centre of the landscape, being both temporal and spatial, produces an effect of distenciation for the viewer, that cannot approach the landscape based on the landmarks of his cultural memory, but is brought to question his own gaze. The diptychs, created by two separate exposure on individuals positives slide films in a limited amount of time using a large format camera, brings an out of phase perception, from which the caesura breaks the linearity of time and space.
The critical dimension of Clément Verger’s work doesn’t aim to bring an environmental interpretation or a political view of human intervention on his natural environment, but resides in the questions that it raises. The series aims to reconsider our perception of the landscape by bringing aesthetical and scientific tools that will help a new lecture of it. “On the anthropogenic landscape” aims to develop the active gaze of the viewer on the real throughout a form of photographic archeo-geology.

Camille Bui

ON THE ANTHROPOGENIC LANDSCAPE


Anthropogenic (Angl.)
Forme combinée du grec ánthropos l’être humain, l’homme et de –genic en relation avec, produit par. Qui a ses origines dans l’influence de l’activité humaine sur la nature.
Dans son projet « on the anthropogenic landscape », Clément Verger propose de questionner l’apparente naturalité des paysages qui nous entourent. Depuis toujours, l’être humain a manipulé la nature pour l’adapter à ses besoins et à ses désirs, nivelant les côtes, planifiant des forêts, creusant des vallées. Mais dans le monde contemporain, où la « nature » devient un espace récréatif, perçu en opposition au bâti et au mode de vie urbains dominants, la part de l’homme dans la formation des paysages tend à être oubliée, alors même que son influence directe ou indirecte touche les paysages à une échelle globale. Par la photographie, Clément Verger cherche à faire apparaître les traces de l’activité humaine – de l’Antiquité à l’époque contemporaine – dans ce qui nous apparaît spontanément comme intouché ou « sauvage ».
Le dispositif de présentation des photographies propose de transformer notre regard sur certains sites géographiques par une lecture en deux temps. Dans un premier temps, le spectateur est confronté à l’image d’un paysage qui lui semble naturel : une forêt, une montagne, un lac. Dans un second temps, il est invité à lire la légende qui l’accompagne, et découvre des informations historiques, géographiques, géologiques ou botaniques qui exposent brièvement la part de l’homme dans la création de cette naturalité illusoire. La photographie rejoue l’illusion seulement partiellement, pour mieux la questionner, en livrant des indices qui la mettent en cause et permettent de la déchiffrer.
S’ils reprennent certains codes de composition classique, les paysages de Clément Verger se présentent en revanche sous forme de diptyques. La rupture au centre du paysage, à la fois spatiale et temporelle, produit un effet de distanciation pour le spectateur, qui ne peut plus percevoir le paysage à l’aune d’un imaginaire culturel commun et est amené à s’interroger sur son propre regard. Ces diptyques, créés par la prise successive dans un intervalle de temps restreint de deux positifs à la chambre photographique, proposent une perception déphasée, dont la césure déconstruit la linéarité du temps et de l’espace.
La dimension critique du travail de Clément Verger ne consiste donc pas à proposer une interprétation écologique ou politique de l’intervention humaine sur son environnement naturel, mais réside dans les interrogations qu’il suscite. Le projet a pour ambition de questionner notre perception du paysage et de nous proposer des outils esthétiques et scientifiques qui favoriseront une nouvelle lecture de celui-ci. « On the anthropogenic landscape » vise à développer le regard actif du spectateur sur le réel à travers une forme d’archéo-géologie photographique.